Migrations résidentielles en fin de vie : comment les déterminants individuels influencent-ils la mobilité des populations très âgées ?
Mélanie Bourguignon  1@  , Thierry Eggerickx  1@  , Jean-Paul Sanderson  1@  
1 : Centre de recherche en démographie - université catholique de Louvain  (DEMO-UCL)  -  Site web

Les migrations de fin de vie sont actuellement encore très peu étudiées parce qu'elles sont moins fréquentes comparativement à d'autres, survenant à des périodes différentes du cycle de vie. Elles sont cependant loin d'être inexistantes et témoigneraient, à l'instar de l'ensemble des migrations observées à tout âge, de l'augmentation de la mobilité des populations très âgées depuis récemment (1ère hypothèse). Par ailleurs, le fait de migrer n'est pas indépendant des caractéristiques de la commune d'accueil. On sait par exemple que les jeunes retraités migrent principalement vers des espaces ruraux (périurbains récents ou espaces ruraux plus isolés). A l'opposé, ils quittent davantage les grandes villes. Il en résulte un différentiel local qui témoigne du caractère attractif ou répulsif des communes belges. Ce caractère attractif va de pair avec des soldes migratoires et des taux de mobilité relativement plus élevés dans des communes essentiellement localisées en Ardennes, dans la région Ourthe-Amblève, ou encore le long du littoral belge. Cette spatialisation de la migration existerait aussi aux âges très élevés (2e hypothèse) mais probablement pour des raisons un peu différentes, liées à la proximité par rapport aux infrastructures, à la volonté de se rapprocher de la famille, etc. En complément de ces hypothèses, nous en formulons une 3e centrée sur les déterminants individuels et communaux de la migration en fin de vie. Nous entendons montrer que la probabilité de changer de lieu de résidence aux âges élevés varie selon les individus. Nous centrerons notre propos sur les effets liés aux caractéristiques des logements individuels, en supposant notamment que l'accès à la propriété et la confortabilité du logement (en ce compris la possibilité de l'adapter aux éventuels problèmes de santé et de dépendance) influencent la stabilité/l'instabilité résidentielle des populations très âgées. Ces hypothèses feront l'objet de démonstrations empiriques à l'échelle de la Belgique et de la Wallonie, à partir de données issues du Registre national (contenant des informations sur la population légalement résidente entre 1991 et 2014) et des derniers recensements de population (2001, 2011). Diverses méthodes seront utilisées pour répondre à nos hypothèses dont celles de l'analyse démographique (reconstitution de soldes migratoires et de taux de mobilité locaux, etc.), ainsi que des modèles de régression logistique estimant d'une part pour les 50-69 ans, et d'autre part pour les 70 ans et plus, leur probabilité de changer de lieu de résidence en fonction de leurs caractéristiques individuelles. Pour les 70 ans et plus, les analyses seront menées en distinguant les migrations vers des institutions et les migrations vers des logements privés de manière à mettre en évidence d'éventuelles différences.



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