L'évolution de la périurbanisation en Belgique depuis 1970 : effets de sélection sociale et de génération des migrations
Thierry Eggerickx  1@  , Sandra Brée * @
1 : Centre de recherche en démographie - université catholique de Louvain  (DEMO-UCL)  -  Site web
* : Auteur correspondant

Les migrations ont contribué à la modification de la répartition spatiale et au brassage des populations, mais aussi, plus récemment, à renforcer la ségrégation spatiale entre les milieux de résidence. Au modèle « d'exode rural », propre au 19e et au début du 20e siècle, succède après la Seconde Guerre mondiale un modèle inverse d'exode urbain, dans un contexte de développement de l'automobile, d'accès à la propriété privée et de hausse globale du niveau de vie. Cette périurbanisation, qui dissocie le lieu de travail et le lieu de résidence et qui s'inscrit comme une phase du processus de desserrement urbain à l'œuvre depuis le 19e siècle avec la création des banlieues, est perçue tantôt comme un rejet de la ville, tantôt en termes de complémentarité selon la théorie du cycle de vie. Des études ont mis en exergue les coûts collectifs, environnementaux et sociaux induits par la périurbanisation et ces espaces sont stigmatisés négativement car contraires aux «...idéaux (...) d'une urbanité vertueuse : dense, compacte, durable, ... ». Or ce modèle résiste aux politiques qui consistent à freiner l'évasion des citadins et à favoriser le retour vers la ville ainsi qu'aux facteurs conjoncturels tels que l'augmentation du prix des carburants et des logements.

L'objectif sera d'analyser les composantes migratoires qui alimentent les espaces périurbains en Belgique, d'en mesurer les effets sociodémographiques et de comprendre pourquoi le pro-cessus persiste et s'amplifie dans des contextes politique et conjoncturel contraignants. 



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