Un axe de travail de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de l'Île-de-France (IAU-îdF) est d'avoir une vision prospective des territoires de la région, en termes de logements, d'emplois, de transports, et bien sûr de populations. Sur ces thèmes, il est amené à travailler à différentes échelles ; de la région bien sûr, jusqu'à l'iris parfois. Ses partenaires l'interrogent sur différents aspects de la population : un peut s'intéresser aux 15-18 ans pour planifier les investissements en lycées, un autre aux actifs pour modéliser des flux de travailleurs. Quelque que soit l'échelle à laquelle il travaille, l'IAU-îdF s'attache à proposer des projections qui soient cohérentes à l'échelle régionale, et qui prennent en compte les orientations préconisées par le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF).

La communication présentera un modèle « descendant » de projections par âge à l'échelle des différentes communes d'IDF. Ce modèle s'appuie sur des paramètres départementaux : fécondité, mortalité, migrations vers et hors le département. Il complète ces paramètres par un correctif communal, déterminé par la différence de profil des arrivants et partants de la commune par rapport à ceux du département. Cette différence dans les profils est supposée stable dans le temps.

En effet les communes d'Ile-de-France forment un système urbain dans lequel chacune joue un rôle spécifique dans l'accueil des ménages Franciliens. La situation régionale de la commune (centrale, périphérique, densité plus ou moins forte, proximité des axes de transports,...) et le parc de logement qu'elle offre à ses résidants (locatif ou en propriété, petits ou grands logements, individuel ou collectif,...) détermine le profil privilégié des populations qui la composent, de celles qu'elle attire et de celles qui la quittent. Ainsi telle commune accueille prioritairement les étudiants, telle autre les familles. Le jeu des migrations fait que certaines présentent une pyramide des âges très stable dans le temps, tandis que d'autres voient la leur évoluer avec le temps.

Ces projections prennent aussi en compte les projets de construction des différentes communes (certains connus et identifiés, d'autres supposés au vu de ce qui s'est passé avant et des potentialités ouvertes par le SDRIF).

L'intérêt de cet outil est de produire des projections communales qui restent cohérentes une fois sommées à l'échelle de la région. Il permet d'avoir des hypothèses simples à décrire pour chaque commune, et qui prennent toujours en compte le contexte régional.

Pour l'instant les migrations étudiées reposent sur la question de la résidence antérieure des recensements 2006 et 2011 de la population. L'hypothèse de la permanence dans le temps du différentiel entre les profils des migrants de chaque commune par rapport à ceux du département dans lequel elle s'inscrit sera confirmé, invalidé ou nuancé au fur et à mesure des différentes enquêtes de recensement.

Ce travail pourra être confronté aux résultats localisés que donnent d'autres méthodes. Exemples du Plan Pluriannuel d'Investissement des lycées, ou de la population de la ville du Kremlin-Bicêtre.